sexta-feira, abril 18, 2008

A Morte de um Poeta, Aimé Césaire.

A crioulidade em movimento marítimo


Poeta da Negritude, Aimé Césaire é natural da Martinica. Morre aos 94 anos. Tal como se despediu de Paul Valéry, Victor Hugo e Colette, a França (territórios ultramarinos incluídos - os DOM TOM) despede-se de Césaire com Funerais Nacionais. Paris presta-lhe homenagens na Sorbonne, onde Aimé estudou e marcou a Academia, nos anos 40. Césaire foi apoiante de Ségolène Royale nas eleições presidenciais francesas de 2007.

Um resumo do texto integral, De René Despestre, a consultar através de link:
La négritude qui en Haïti se mit debout pour la première fois [avec Toussaint Louverture (1791-1804) lors de l'insurrection victorieuse des Noirs de Saint-Domingue] continue d'échouer dans la mission de forger un Etat de droit, une société civile, une légitimité favorable à l'épanouissement d'une nation moderne digne de l'héritage louverturien. A travers la métaphore élisabéthaine que lui inspira le sort des Haïtiens, c'est la tragédie générale des révolutions du siècle qu'Aimé Césaire devait analyser de façon magistrale. Il lançait un cri d'alarme en direction des chefs africains de mouvements de libération: Sékou Touré, Modibo Keita, Ben Bella, Cabral, Patrice Lumumba. Au-delà de l'Afrique combattante, l'avertissement de Césaire pouvait aussi être utile aux entreprises révolutionnaires conduites à la Mao, Ho Chi Minh, Che Guevara, Fidel Castro. Plus au-delà encore des soulèvements, la parole prophétique de Césaire, à travers l'évocation d'un royaume noir des Caraïbes de 1820, préfigurait les naufrages contemporains des Staline, Ceausescu, Honecker, et tant d'autres despotes qui, sans daigner regarder aux principes de la démocratie, se sont, toute honte bue, livrés au plus terroriste détournement de rêve et d'espérance d'émancipation que connaisse l'histoire de l'humanité. [...]
De même, dès 1956, soit trente-trois ans avant l'effondrement du mur de Berlin, Aimé Césaire comprit qu'on n'avait rien de bon à attendre de l'URSS et du mouvement communiste internationale. Les pouvoirs, prétendument prolétariens, avaient accomodé à des réalités nouvelles les pires traditions du despotisme. A Moscou, Prague, Budapest, Varsovie, Bucarest, Tirana, (avant que la contagion totalitaire ne s'étende à Pékin, Hanoï, La Havane), ce que l'on entendait par n'était autre qu'un processus récurrent d'intériorisation des formes historiques les plus barbares d'assujettissement des peuples à la tyrannie d'un homme ou d'un Parti. Aux yeux de Césaire le communisme.
La rupture d'Aimé Césaire avec le PCF lui fournit l'occasion de rappeler à Moscou, comme au stalinisme à la française, que "la question coloniale ne peut être traitée comme une partie d'un ensemble plus important, une partie sur laquelle d'autres pourront transiger ou passer tel compromis qu'il leur semblera, eu égard à une situation générale qu'ils auront seuls à apprécier".
S'il fallait célébrer en Aimé Césaire, en compagnie de ses frères de Léopold Sedar Senghor, Léon Damas, Alioune Diop, je dirais que leur éclatant mérite -- et celui de la revue Présence Africaine qui fut longtemps leur tribune -- est d'avoir maintenu l'anthropologie de la négritude dans une perspective seulement esthétique et morale. C'est d'avoir évité de l'ériger en idéologie d'Etat ou en opération politique à caractère messianique. Leur sagesse à l'africaine aura permis à tous ceux qui se reconnaissaient dans leur parole de faire l'économie des horreurs du pan-négrisme totalitaire à la Papa Doc Duvalier. On doit leur être reconnaissant de n'avoir pas profité de leur influence en Afrique et aux Antilles pour ouvrir avec la négritude une école écumante de haine: église de combat, mosquée armée jusqu'aux dents, temple vaudou (houmfor) où officierait l'oecuménisme terrifiant des tontons-macoutes de l'infamie universelle. [...]
J'invite [..] à célébrer avec moi la violence de l'esprit d'enfance et du merveilleux, la violence de l'innocence et de la vérité. En effet, Césaire rejoint fraternellement le courant principal de la culture mondiale, quand son embrasement de poète fait à tout être humain le don généreux de la paix. C'est pourquoi il serait absolument vain de faire à Aimé Césaire un procès pour crime de lèse-créolité sous le prétexte que sa force d'émerveillement nous parvient dans une langue française de rêve. Césaire n'est-il pas la créolité plus le sens du sacré ? La créolité plus le drame historique des peuples noirs ?
La créolité plus Arthur Rimbaud, Guillaume Apollinaire, André Breton, Paul Claudel; enfin la créolité en mouvement marin dans la qui, selon Charles Baudelaire, soulève les grands états de poésie et de miséricorde avec à la fois le malheur et la beauté qu'il y a dans le monde! A l'heure des mutations d'identité qui accompagnent la civilisation planétaire, le Commonwealth à la française qu'on finira par édifier existe déjà dans l'oeuvre du poète souverain de la Martinique qui vivifie le soir d'une tendresse enceinte de son étoile du petit matin.
Auteur : René Depestre,
vendredi 11 avril 2008

Sem comentários:

Pesquisar neste blogue